Tome 1 - Ne me touche pas
"Parfois, j'aimerais ne pas avoir besoin de dormir. Parfois je me dis que si je reste très, très tranquille, si je ne bouge plus du tout, les choses vont s'arranger. Je pense que si je me fige, je peux figer la douleur. Un jour, je ne bougerai pas pendant des heures. Je ne bougerais pas d'un centimètre. Si le temps se fige, rien ne peut aller de travers." p.32
"J'ai passé ma vie coincée entre les pages des bouquins. En l'absence de relartions humaines, j'ai noué des liens avec des personnages de papier." p.85
Tome 2 - Ne m'échappe pas
"Comme si un interrupteur était cassé dans mon cerveau, comme si j'avais contracté une maladie qui me force à m'excuser pour tout, m'excuser d'exister, m'excuser de vouloir davantage que ce qu'on m'a octroyé, et je ne peux pas m'arrêter. C'est ce que je fais tout le temps. Je présente toujours mes excuses. Je m'excuse à jamais. Pour ce que je suis et ce que je n'ai jamais eu l'intention d'être, et pour ce corps dans lequel je suis née, cet ADN que je n'ai jamais demandé, cette personne dont je ne peux me défaire. Voilà 17 ans que j'essaie d'être différente. Tous les jours. J'essaie d'être quelqu'un d'autre pour quelqu'un d'autre." p.86
"La solitude est une chose bien étrange. Elle vous envahit, tout doucement et sans faire de bruits, s'assoit à vos côtés dans le noir, vous caresse les cheveux pendant que votre sommeil. Elle s'enroule autour de vous, vous serre si fort que vous pouvez à peine respirer, que vous n'entendez presque plus la pulsation du sang dans vos veines, tandis qu'elle file sur votre peau et effleure de ses lèvres le fin duvet de votre nuque Elle s'installe dans votre coeur, s'allonge près de vous la nuit, dévore comme une sangsue la lumière dans le moindre recoin. C'est une compagne de chaque instant, qui vous serre la main pour mieux vous tirer vers le bas quand vous luttez pour vous redresser. Vous vous réveillez le matin et vous vous demandez qui vous êtes. Vous n'arrivez pas à vous endormir le soir et tremblez comme une feuille. Vous doutez vous doutez vous doutez. Je dois. Je ne dois pas. Je devrai. Pourquoi je ne vais pas. Et même quand vous êtes prêt à lâcher prise. Quand vous êtes prêt à vous libérer. quand vous êtes prêt à devenir quelqu'un de nouveau. La solitude est une vieille amie debout à votre côté dans le miroir, elle vous regarde droit dans les yeux, vous met au défi de mener votre vie sans elle. Vous ne pouvez pas trouver les mots pour lutter contre vous-même, lutter contre les mots qui hurlent que vous n'êtes pas à la hauteur, que vous ne le serez jamais vraiment, jamais vraiment. La solitude est une compagne cruelle, maudite. Parfois, elle ne veut simplement pas vous abandonner." p.119-120
" Rien dans cette vie n'aura jamais aucun sens à mes yeux, mais je ne peux m'empêcher d'essayer de ramasser la monnaie en espérant qu'elle suffira à payer pour nos erreurs." p.329
"Alors j'essaie. J'essaie de toutes mes forces de me rappeler toutes les raisons pour lesquelles je suis censée le détester, j'essaie de me rappeler toutes les choses horribles que je l'ai vu accomplir. Mais je suis tiraillée parce que je comprends trop bien ce que c'est que d'être tiraillé. D'agir de telle ou telle façon parce qu'on ne sait pas faire autrement. D'accomplir tel ou tel acte parce qu'on pense que c'est juste, parce qu'on ne vous a jamais dit que c'était mal! Parce que c'est tellement dur d'être gentil envers le monde quand on a jamais éprouvé autre chose que de la haine. Parce que c'est tellement dur de voir de la bonté dans le monde quand on n'a jamais connu rien d'autre que la terreur." p.330
Préquelle - Ne me résiste pas
"Il y a un truc qui bouillonne en moi. Un truc dont j'ai jamais osé profiter, un truc que j'ai peur d'identifier. Il y a une partie de moi qui donne des coups de griffes pour s'échapper de la cage où je l'ai enfermée, qui tembourine aux portes de mon coeur, qui supplie d'être libérée. Qui me supplie de lâcher prise. Chaque jour j'ai l'impression de vivre le même cauchemars. J'ouvre la bouche pour hurler, me battre, agiter les poings, mais j'ai les cordes vocales sectionnées, les bras engourdis et pesants, comme si j'étais prise au piège dans du ciment frais, et je crie mais personne ne peut m'entendre, personne ne peut m'atteindre et je suis coincée. Et ça me rend folle." p.74
Tome 3 - Ne m'abandonne pas
"Et nous sommes deux guillemets inversés, sans dessus dessous, accrochés l'un à l'autre à la fin de cette phrase, de cette condamnation à perpétuité. Piégés par des vies que nous n'avons pas choisies. Il est temps de briser nos chaînes." p.297